♥ Samedi 14 décembre
Concert Temple des Brenets
Le chœur Cæcilia des Brenets vous invite à partager la magie de Noël à travers son nouveau programme, réunissant des chants de Noëls traditionnels français, italiens, anglais ou encore allemands, chants intemporels comme « l’hymne à la nuit » composé d’ après le célèbre opéra de Jean-Philippe Rameau puis popularisé par le film « Les Choristes » ou encore le célèbre chant anglais « God Rest You Merry, Gentlemen ».
Au programme également des Noëls ukrainiens tels que le célèbre « Carol of the Bells » écrit sur la chanson ukrainienne du Nouvel An « Shchedryk ».
César Franck sera également mis à l’honneur avec son « Psaume 150 » si caractéristique de son style, d’une grande richesse harmonique dans un langage quasi symphonique.
Quelques somptueuses pièces plus contemporaines seront également au programme, avec solistes ou avec accompagnement au piano, ajoutant à la beauté de la musique un dynamisme propre à la célébration de cette fête si populaire que le chœur Cæcilia aura plaisir à partager.
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♥ Samedi 5 avril 2025
Concert Temple Farel
♥ Dimanche 6 avril 2025
Concert Temple du Locle
Si Gounod est plus particulièrement connu par ses opéras, la musique sacrée a toujours tenu une place importante pour lui. Après avoir remporté le prix de Rome en 1839, il a pu découvrir et apprécier les grands maîtres italiens de l’époque, augmentant son intérêt pour la musique religieuse. Sa foi ardente a certainement aussi été une de ses sources d’inspiration, lors de la composition de sa messe solennelle. Reconnu comme un des grands mélodistes français, Gounod a su mettre son talent au service de l’écriture de sa messe, notamment dans le Sanctus et le Benedictus, les deux premiers mouvements qu’il avait composés et présentés à Londres en 1851, 4 ans avant la genèse de la messe dans son intégralité. Son style n’est pas exubérant, préférant le raffinement à la virtuosité. Ceci se retrouve également tout particulièrement dans son langage harmonique tout au long de la messe, harmonie complètement romantique, avec l’emploi de modulations très subtiles donnant souvent une luminosité incroyable, au service du texte et ainsi des chanteurs. Prenons l’exemple du Sanctus écrit en fa majeur, à la mesure 57, où les pupitres entrent successivement en imitation sur un ppp, partant de fa majeur puis réb majeur, solb majeur, ré majeur, sol majeur, si majeur, sol# majeur, la majeur, ré majeur pour aboutir au climax à la mesure 81 à nouveau en fa majeur sur un fff; passage incroyable, non sans rappeler les harmonies utilisées par Moussorgski dans son chef d’œuvre « Tableaux d’une exposition » composé 20 ans plus tard !
Cette messe de Gounod est écrite pour chœur, solistes et orchestre. Nous l’interpréterons avec le chœur de l’Université de Neuchâtel, dans sa version avec réduction pour piano.
La deuxième pièce, avec laquelle nous débuterons le concert, est la troisième partie de l’oratorio de Camille Saint-Saëns, « Le Déluge », intitulée « La Colombe – Sortie de l’Arche – Bénédiction de Dieu », composée pour chœur, solistes et orchestre, dans sa version avec réduction au piano.
Cette œuvre moins connue n’en est pas moins fascinante et d’une très grande qualité. Le choix par Saint-Saëns de la forme de l’oratorio peut paraître étonnante puisque elle a connu son apogée au 18ème siècle avec les maîtres allemands tels que Bach ou Haendel, alors qu’elle était devenue plutôt désuète dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Son choix s’inscrit certainement dans une volonté d’apporter un certain classicisme qu’il affectionnait au romantisme de son époque. Il a tout comme Gounod le sens de la mélodie, qui peut instantanément toucher l’auditeur. S’il aimait garder une certaine rigueur dans la construction de ses pièces, tels des illustres prédécesseurs comme Mozart ou Beethoven , l’émotion avait toujours pleinement sa place et savait toujours toucher le public.
Après « la colère de Dieu », « l’annonce du déluge », puis « la submersion après la montée des eaux », thèmes abordés dans le prélude puis les deux premières parties de l’œuvre, la troisième partie du « Déluge » parle de « l’espérance retrouvée », et de la « promesse divine ». Cette espérance débute par une partie instrumentale assez lente, par les instruments aigus, sous une forme choral faisant entendre une succession d’accords très légers et sereins, préparant l’entrée de la soliste soprano, contant l’ouverture de l’arche par Noé. Camille Saint-Saëns utilise à merveille l’orchestre, par l’utilisation de gammes montantes et descendantes, avec l’omniprésence des grands accords tenus, symbolisant l’envol de la colombe puis son retour dans l’arche, celle-ci revenant la dernière fois avec un rameau d’olivier, avant de prendre son envol définitif. Le tempo s’accélère au fur et à mesure des envols successifs de la colombe , celle-ci prenant confiance, l’orchestre faisant apparaître de nouveaux motifs symbolisant les paysages survolés, tandis que le lyrisme de la mélodie de soprano transporte l’auditeur jusque à l’entrée du chœur, au moment de la sortie de l’arche par Noé, avec le retour d’un magnifique thème déjà présent dans le prélude de l’oratorio, représentant Noé. Les quatre solistes entrent ensuite pour annoncer la promesse divine, rejoints ensuite par le chœur pour conclure dans une magistrale fugue à double chœur et orchestre dans un tempo jubilatoire, suscitant la joie et l’émerveillement devant la puissance divine.
Gounod avait un profond respect pour Camille Saint-Saëns, il écrivait : « M. Saint-Saëns est une des plus étonnantes organisations musicales que je connaisse. C’est un musicien armé de toutes pièces. Il possède son métier comme personne ; il sait les maîtres par cœur ; il joue et se joue de l’orchestre comme il joue et se joue du piano, — c’est tout dire. […] Parce que tu as été fidèle à ton art, l’avenir sera fidèle à ton œuvre. Dieu t’a donné la lumière et la main d’un maître : qu’il te les conserve longtemps, pour toi comme pour nous tous. »
Outre le plaisir de travailler ces deux grandes œuvres du répertoire musical, nous aurons la joie de partager ce travail avec un autre chœur de grande qualité, le Choeur de l’Université de Neuchâtel, en mettant nos idées respectives au service de l’interprétation, lors de ces deux concerts